Depuis des années, le Dispositif Intégré Thérapeutique Éducatif et Pédagogique d’Eysines – DITEP – développe en faveur de ses jeunes résident·es des actions fondées sur la valeur émancipatrice et révélatrice de l’expérience artistique. En 2015, c’est dans cet esprit que des soignant·es, des résident·es et des bénévoles du DITEP constituent un groupe de Nouveaux commanditaires.

Ils·elles choisissent de solliciter un·e artiste dont l’œuvre évoquerait la question du déplacement et des repères que toute personne, en situation de handicap ou non, cherche à se procurer dans une ville en constante évolution.

Ibai Hernandorena est né en 1975 à Saint- Jean de Luz. Il réalise depuis le début des années 2000 de nombreuses sculptures et installations. Sa pratique artistique se nourrit du langage du design et de l’architecture.
Il développe un travail autour de l’habitat et de formes monumentales en prenant en compte le contexte et le paysage qui l’entourent. Par sa simplicité et sa radicalité, cette réflexion implique des propositions utopiques et poétiques : les œuvres portent une attention particulière à la perception du réel, invitant le·la spectateur·ice à poser un regard vers de nouveaux possibles, à s’aventurer dans des territoires mentaux inexplorés.

Site de Ibai Hernandorena

Les premières réunions organisées entre le groupe de commanditaires et Pointdefuite font émerger plusieurs questions autour des thèmes suivants : l’importance des parcours dans la ville quand on est en situation de handicap, la place de l’étrangeté ou quels sont les moyens ou les mesures pouvant être prises pour militer contre les a priori sur le handicap. Le transport en commun demeure un moyen de circuler, d’« être » au dehors, d’éprouver sa propre capacité à circuler seul en autonomie.

En réponse à ces questions, la proposition d’Ibai Hernandorena se présente sous la forme d’une vaste table ronde et d’un banc circulaire installés sur la Place Florale. La table constitue aussi le socle de sculptures en bronze, représentant trois des jeunes commanditaires parmi le groupe à l’origine de ce projet, Jérémie, Germain et Olivier (donnant son titre à l’œuvre).
Tenant lieu d’espace d’attente pour les usager·es du bus qui passe à proximité, cette œuvre est à la fois le symbole de l’autonomie des patient·es de l’ITEP, le point de départ vers le monde extérieur et un lieu possible de rassemblement, de retrouvailles et de partage sur une place publique que les piéton·nes empruntent et traversent chaque dimanche matin à l’occasion du marché à Eysines.

Ici, l’art est accessible et vient à la rencontre de toutes et de tous dans l’espace urbain. La dimension contemplative que l’œuvre Jérémie, Germain et Olivier tente incite à considérer autrement celles et ceux que nous ne regardons pas, à s’arrêter, à réfléchir sur le vivre ensemble et la sociabilité dans les espaces publics du quotidien.

Livret de la commande

Dossier de presse

• Du 10.10.2015 au 31.10.2015

  

  Des corps fantômes

  En parallèle à l’exposition collective L’après-midi avec Ibai Hernandorena à la Villa Arson à Nice, pointdefuite et Tropismes sont heureux de vous accueillir pour découvrir Des Corps Fantômes.