Commandes artistiques et citoyennes
Qu’y a-t’il de l’autre côté ?
1999-2002
Une commande artistique d'un groupe d'habitant·es d’Excideuil dans le cadre d’une action Nouveaux commanditaires
Pierre Lafon
Lodelaloue
2002
PRODUCTION & MÉDIATION
ASSOCIATION POINTDEFUITE
PARTENARIATS & SOUTIENS
Fondation de France, Association Excit’œil, Commune d’Excideuil, Conseil Régional d’Aquitaine, Conseil Général de la Dordogne, Caisse des Dépôts et Consignations, Europe, DRAC Aquitaine
Les Nouveaux commanditaires
À Excideuil, le projet urbanistique, conçu comme une arborescence de petits équipements, permet de relier le collège aux espaces naturels de la commune en passant par le village. Le centre de loisirs, que borde la rivière Loue, occupe une place privilégiée dans le dispositif. Il est en effet situé à la jonction du bourg et du vaste espace naturel nommé La Prairie. Au-delà de la Loue, vers Saint-Martin, se déploie un vaste espace naturel bordé par des falaises karstiques dont une partie, accessible, peut servir de mur d’escalade.
Mais la Loue crée aujourd’hui une rupture dans ce paysage car l’ancienne passerelle a été emportée par une crue récente. Ne plus pouvoir franchir la rivière limite les potentialités offertes par le site aux habitant·es et promeneur·euses.
Un groupe d’habitant·es se réunit afin de réfléchir à des solutions possibles et souhaite faire appel à un·e artiste.
Pierre Lafon
Pierre Lafon est artiste et architecte. Ses nombreuses réalisations se caractérisent par une approche économe, tant dans la conception des formes que dans le traitement des matériaux. Ses activités se situent exclusivement dans le domaine des aménagements publics. Ponts, passerelles, parkings, ronds points… sont réalisés en concertation avec des ingénieur·ses des ponts. Il apporte une dimension symbolique et poétique à des réalisations relevant de la technologie.
L'œuvre
D’un dessin minimal et sobre, affirmant une franche linéarité tout en présentant un caractère massif, la passerelle pensée par Pierre lafon se compose de deux poutres de béton juxtaposées mais très légèrement espacées. Ce vide permet aux passant·es de regarder l’eau s’écouler, donnant l’impression d’une légèreté contrastant avec la rusticité de la pierre de Baysse. L’artiste précise :
« Le dessous des poutres, non-visible, forme un V tourné vers la rivière qui agit tel « un œil » et constitue un capteur et un réflecteur pour la lumière de l’eau projetée en direction du passant à travers « le jeu et la tolérance » entre les blocs. La focale varie en fonction de la hauteur de l’eau et établit pour l’ouvrage un échange avec la rivière. »
La passerelle s’appréhende comme un signal dans le paysage, invitation à aller découvrir ce qui existe de l’autre côté de la Loue.
Ressources
Abécéd’Excideuil : Méthode pour un art public à la campagne, Anne Luthaud et Pierre Marsaa, Éditions Sujet/Objet, 2005