Commandes artistiques et citoyennes
À quoi sert notre patrimoine ?
2001-2004
Une commande artistique du groupe du moulin de la Baysse, Excideuil (24) dans le cadre d’une action Nouveaux commanditaires
Laurent Millet
Le moulin d’Excideuil
2004
PRODUCTION & MÉDIATION
ASSOCIATION POINTDEFUITE
Avec Luc Joudinaud
PARTENARIATS & SOUTIENS
Fondation de France, Union Européenne, DRAC Aquitaine, Caisse des Dépôts et Consignations, Association Excit’œil
Les Nouveaux commanditaires
Dès 2003, le groupe du moulin de la Baysse, composé de six habitants d’Excideuil, se forme autour d’une volonté commune de mettre en valeur et de réaménager le Moulin de la Baysse, datant du XIXe siècle.
Le but de ces commanditaires est aussi de pouvoir transformer ce monument en un lieu de vie – permettant de s’y réunir ou d’y organiser des classes vertes – tout en y intégrant une œuvre d’art. Ils se rapprochent de l’association Excit’œil, fondée en vue de porter le programme Nouveaux commanditaires sur le territoire de la commune.
Laurent Millet
Laurent Millet est né à Roanne en 1968 ; il vit et travaille à La Rochelle.
Photographe et plasticien, il compose les chapitres d’une encyclopédie imaginaire, peuplée d’objets qu’il construit puis photographie dans des décors naturels ou dans son atelier. Ses assemblages sont des hybrides d’objets traditionnels, scientifiques, architecturaux, aussi bien que d’œuvres d’artistes dont il affectionne le travail. Chacune de ces constructions est l’occasion de questionner le statut de l’image : son histoire, sa place, les phénomènes physiques qui s’y rattachent et ses modes d’apparition.
L'œuvre
Laurent Millet propose de transformer le moulin de la Baysse en camera obscura, d’en faire une sorte d’appareil photographique projetant les images de l’extérieur à l’intérieur, par le biais de trous et de lentilles dans les murs. Ainsi, la nature environnante devient visible à l’intérieur du moulin. Ceci est pertinent dans la mesure où ce moulin doit devenir le lieu d’accueil des associations investies dans la protection de l’environnement.
Situé sur un petit bras de la Loue, l’édifice est divisé en deux parties. La camera obscura est placée dans la première, précisément sur un passage permettant de traverser ce petit bras d’eau. L’autre partie du moulin accueille les associations dans une pièce plus classique. On adjoint au bâtiment un local de stockage pour les canoës du centre de loisirs, ce qui en fait le point de départ des promenades sur la Loue.
Dispositif datant de la Renaissance, la camera obscura s’intègre parfaitement dans ce site patrimonial. Ainsi, l’intervention des Nouveaux commanditaires respecte-t-elle le caractère de l’édifice, contribuant à sa sauvegarde. La commune d’Excideuil a fait ensuite l’acquisition du moulin pour y conduire des travaux de restauration.
« Le moulin occupe un emplacement privilégié au carrefour de l’eau des des chemins de la vallée. […] L’énergie principalement utilisée par le moulin provient de l’eau et c’est désormais d’une façon différente que je propose d’en tirer parti. Jusqu’ici, l’eau a été employée pour ses facultés motrices, cependant le désir de faire du moulin un lieu d’observation me conduit à utiliser l’eau pour ses liens croisés avec l’image du paysage qu’elle reflète. »
Laurent Millet
Ressources
Abécéd’Excideuil : Méthode pour un art public à la campagne, Anne Luthaud et Pierre Marsaa, Éditions Sujet/Objet, 2004
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